Asher Lee Blackstone ; « N'oublie jamais que la Mort a un visage » || [OK]

La nuit s’annonçait mal.
Le clair de lune éclairait à peine les ruelles sombres de Soho, où les déchets tombés des bennes à ordure voletaient sous la brise hivernale. Une fine pellicule de neige recouvrait le pavé, et on entendait à peine leurs pas.
Personne n’osait s’approcher de l’endroit, de peur de finir déchiqueté ou démembré. On ne voulait pas déranger les morts. Des morts prêts à s’entretuer, car l’un avait défié l’autre. Des morts sur le point de s’arracher la moelle épinière, jusqu’à la fin. Ce soir, l’un d’eux pourrirait dans une tombe, pour l’éternité.
Au nord, un groupe de quatre vampires approchaient. Le maître de Londres et trois de ses sbires. Il portait une tenue relativement passe-partout, destinée à ne pas emprisonner ses membres durant le combat. Un pantalon de soie noire, une chemise blanche déchirée à des endroits stratégiques et une sorte de cape écarlate composaient sa tenue. Ses sbires le copiaient quelque peu, comme s’ils cherchaient à bien montrer leur camp.
Au sud, un trio avançait vers eux. En tête, un jeune homme aux cheveux noirs et au visage sempiternellement arrogant s’avançait, fringué d’un complet de biker. Chemise de cuir, pantalon de cuir, rangers de cuir et manteau de cuir garni de clous sur les épaules. Tout comme ses gants…en cuir. Du cuir partout. Apparemment, il adorait la chair morte, et pour cause, ça collait à sa nature.
Sa suite valait également le détour. Tous des loups à deux doigts de se farcir des agneaux. A trois contre quatre, on aurait pu les croire en infériorité numérique, mais les sous-estimer équivaudrait à se suicider.

Les deux camps s’arrêtèrent, l’un en face de l’autre. Le vampire aux cheveux noirs étudia son adversaire un instant et se permit un ricanement étouffé.

« Pas mal, les déchirures de la chemise…J’aurais pu les faire moi-même. »

Le maître repoussa ses longs cheveux blancs en arrière. Rassemblés en une queue de cheval, ils lui donnaient un air de vierge. Même s’il ne l’était pas, pas du tout même. Puis il sonda son adversaire, parcourant son visage mort de ses yeux verts pomme.

« Toujours aussi cassant dans vos commentaire. Je m’attendais bien à une telle courtoisie de votre part, Blackstone. »

Mon nom, c’est Asher. Asher Lee Blackstone, maître de Londres à votre service. Enfin, je te préfèrerais à mon service, ça m’amuserait beaucoup plus.
On me qualifie de toutes les façons possibles, et pas des plus agréables à l’oreille. Je suis un salaud manipulateur et hypocrite, langue de vipère doublée d’un cobra venimeux, orgueilleux et narcissique, imbu de ma personne, excessivement pervers…etc. etc. Doué de tous les vices du monde, de la luxure à l’envie en passant par la gourmandise et l’avarice, je me sens capable de me présenter au championnat olympique des emmerdeurs finis, toutes catégories confondues. Heureusement, on ne me changera pas. Je m’aime comme ça. Peu m’importe l’avis des autres, de toute façon ils se contentent de me supplier, de trembler devant moi ou de m’obéir. Je ne contrôle pas toutes les créatures de la ville, mais les vampires ont plutôt intérêt à se tenir à carreau et à se prosterner à mes pieds s’ils ne veulent pas finir en morceaux. Personne ne contre mon autorité. Personne.
Hélas, il y a partout des rebelles. Et Romen Jefferson Blackstone en fait partie.

1345 – Quelque part en Angleterre.

T’en as sûrement rien à foutre de l’endroit où je suis né, et je te comprends parfaitement. Et puis, moi-même j’ai oublié. Et moi-même je m’en tape comme de l’an quarante. Je suis né en Angleterre, et c’est tout. Je déteste ce pays, t’imagines pas à quel point. Trop de mauvais souvenirs. Pourtant j’y reste et j’en dirige les vampires…sûr, quand le pouvoir vient à moi et m’élève au rang de chef, ça change toute la donne.

Vu mon langage, tu ne peux pas imaginer mes parents comme des aristos. Eh ben t’as raison. Mes parents vivaient pauvrement, et avaient enchaîné les gosses morts en bas âge avant de m’engendrer. Fort heureusement, je survécu à la vague de mortalité infantile abattue sur le pays, mais ça ne me promettait pas franchement un avenir brillant. Et pour cause ! Quand j’étais gosse, je me tapais la traite des vaches, les champs à labourer, le blé à récolter, les clôtures à réparer, les tuiles à poser…et comme si ce boulot inqualifiable ne suffisait pas, ma mère passait ses journées à se plaindre et mon père à me battre. Je me demande encore si ce type ne se laissait pas dominer par des pulsions sadomasochistes.

1347 – Londres.

A force de grandir, mon avenir s’assombrissait encore. J’avais douze ans lorsque mon père me traîna au marché de Londres, où on était censés vendre uniquement des produits de son exploitation fermière. Et puis, comme je n’ai jamais de chance, un aristo a pété sa roue de carrosse en plein milieu de la route. Une insatisfaction générale monta de la foule massée de chaque côté du chemin, et l’emperruqué ignorait complètement comment se sortir de l’embrouille dans laquelle il venait de se fourrer. Evidemment, mon père sauta sur l’occasion –espérant taxer un peu de fric à ce vieux richard, et lui proposa de réparer sa roue.

L’aristo se prénommait Jefferson Blackstone, si on oublie ses autres prénoms sans importance, Son fils unique traînait toujours derrière sa femme et lui, sempiternellement prêt à manigancer un sale coup destiné à attirer des ennuis à une personne innocente. Ses parents le couvraient de cadeaux et ne le battaient jamais, contrairement à moi. Je ne gagnais rien, sauf des coups. A l’époque, ma tête n’avait rien à envier à celle d’un chien errant, si pas pire.

Mon père me balança un « Aide-moi ! » et j’obéis sans discuter. Trop craintif à l’époque.
L’aristo examinait mon travail, me toisant et me jaugeant comme le futur propriétaire d’une tête de bétail. Alors il lui vint une de ces idées merdiques dont seuls les plus vicieux ont le secret. Ils se croient tout permis en raison de leur fortune, aussi ne se font-ils pas prier lorsqu’ils désirent acquérir quelque chose. Ou quelqu’un.
Je me souviendrai toujours de leurs paroles, elles sont gravées dans ma mémoire.

« Dites-moi, s’exclama l’aristo, vous me semblez bien pauvre.
Et le prix de la perspicacité est décerné à ?
– Bah, vous savez m’sieur le comte, on fait aller avec c’qu’on a !
– Vous souhaitez gagner un peu d’argent ?
Illico, mon père se dressa. On aurait cru un crotale.
– Comment ça, m’sieur le comte ?
– J’aimerais vous acheter votre fils. »

Ça te surprend ? Moi pas. Mon père aurait vendu n’importe quoi, même sa propre peau. Il hésita un instant, histoire de montrer un minimum d’humanité, et finit par accepter. Au début, je me suis fait de belles illusions. J’ai cru quitter la campagne pour les palais, devenir un prince malgré mes origines…mais comme tous les rêves, ça ne se réalise pas et c’est destiné aux imbéciles. Au lieu d’assouvir mes fantasmes, mes nouveaux « parents », ou plutôt mes maîtres, se servirent de moi en guise d’esclave. Je ne trayais plus de vaches et ne posais plus de tuiles, mais nettoyais les sols à la brosse et lavais le linge.

Romen me menait la vie dure.
Quand je finissais de lustrer le parquet, il rentrait avec des chaussures boueuses et marchait partout, me défiant du regard et éclatant de rire au moment où je me mettais à pleurer. Quand je lavais son linge, à contrecœur bien sûr, l’artiste essuyait ses pinceaux dessus et m’obligeai à les blanchir une nouvelle fois. Quand on passait à table, il balançait expressément des choses sur le sol, me forçant à les récupérer et à nettoyer.
Et comble de l’histoire : quand il faisait une connerie, ses parents m’engueulaient à sa place et me flanquaient des coups de fouet. En plus d’être son souffre-douleur, j’étais son corrigé par procuration.

Je détestais mon « frère ». Et je le déteste toujours cet enfoiré de fils de pute.

1371 – Résidence du duc de Norfolk.

Je n’ai jamais trouvé d’avantage à ma nouvelle vie, si ce n’est celui d’accompagner mes « maîtres » aux réceptions où on les invitait. Comme ils se refusaient à traîner un serviteur illettré et impoli, ils m’avaient instruit et permis d’assister aux leçons de leur « petit sucre d’orge ». Dieu merci, ils se calmèrent avec les surnoms débiles, une fois la vingtaine passée. Tu me diras, j’aurais bien pu me tirer de leur baraque, mais ils m’auraient traqué jusqu’à ma mort…alors autant rester et user de ma grande gueule. Bah ouais, le pouvoir de l’expérience me rendait plus puissant. Le gamin de douze ans acceptait son sort, l’homme de vingt-six ans se rebellait, peu lui importait les coups de fouet.

Le duc de Norfolk appartenait au cercle d’amis du « maître », aussi nous invitait-il à toutes ses réceptions. Et à toutes ces réceptions, j’avais vu ce type…ce type si étrange, aux yeux de chat et aux cheveux noirs corbeau. Ses beaux vêtements indiquaient son statut social démesurément élevé, et sa peau d’albâtre rendait les femmes folles.
Ce soir-là, j’ai compris. Ce soir-là, j’ai de mon sang signé un pacte avec le Diable.
Je l’avais surpris au détour d’un couloir, penché sur une femme occupée à jouir au creux de ses bras. Au début, j’ai cru les surprendre en pleine partie de jambes en l’air…mais l’homme ne mit pas longtemps à délaisser sa compagne et à se tourner vers moi, la bouche pleine de sang. Il me sauta à la gorge. J’ai senti ses crocs déchirer ma gorge. Je n’ai pas hurlé. Il a bu mon sang, a pris ma vie. Puis il m’a longuement dévisagé et a senti la haine au fond de mon cœur, le mal prisonnier de mes entrailles…
Alors il me proposa une offre impossible à refuser. Il me proposa de rejoindre les ténèbres, de vivre le mal à fond la caisse…à ses côtés.

Autant le dire tout de suite, je n’ai pas refusé. Pas la peine de tourner en rond et de s’encombrer d’un blabla inutile. La créature partagea son sang avec moi, et assista à la mort de mon corps sans en perdre une miette.
« Te voila vampire » m’avait-il dit à mon réveil.
Je voyais le monde autrement. Mes yeux, d’un bleu glace si léger, presque grisâtre de tristesse, avaient recouvré leur brillance, voire acquis une lueur surnaturelle. Ma chevelure brune, se rapprochant du noir, éclatait de beauté et incitait aux caresses. En fait, une certaine tension sexuelle émanait de tout mon corps, et ça me plaisait assez.
Mon maître m’offrit mon premier repas, et porta le rude fardeau de m’apprendre à gérer mon vampirisme. A pister, traquer, effrayer, rabattre, tuer, disparaître, hypnotiser, courir, sauter, frapper…toujours plus haut, toujours plus fort.

Et puis un jour j’ai merdé. J’ai vraiment merdé, en fait.
Désireux de me venger de mon abruti de frère, j’ai tenté de le tuer. Jusque là, aucun problème tu me diras, et t’as raison. Seulement, comme je ne pouvais pas entrer au sein de la résidence de tous mes cauchemars, j’avais attiré cet idiot à l’extérieur, grâce à des jeux d’ombres divers et variés. Et au moment où j’allais le vider de la dernière goutte avant le seuil de la mort, quelqu’un me surprit et se mit à hurler. Ma jeunesse m’avait rendu imprudent, aussi réfléchis-je trop longtemps et ne parvins pas à rattraper la nouvelle servante à l’origine de ce beuglement malvenu. Mon maître n’a franchement pas apprécié mon comportement, et m’a puni de la pire des façons possibles…

Il m’a condamné à supporter mon frère, l’éternité durant.
Romen et moi étions des vampires. J’adorais, il détestait. Il me traita longtemps de monstre, jusqu’à m’exaspérer complètement. Une bonne fois pour toute, je l’ai envoyé se faire voir ailleurs, et je suis parti vivre ma vie. Mon maître m’avait libéré. Mon apprentissage était terminé.

1431 – Rouen.

A quatre-vingt six ans, je me comportais encore en débutant. Comment t’expliquer ça…Tu connais Jeanne d’Arc ? Ouais, elle a été condamnée au bûcher…et moi aussi, en fait. On se farcissait tous les deux un putain d’inquisiteur, au nom particulièrement suggestif. Il illustrait vachement bien sa profession, en réalité. Il s’appelait Pierre Cauchon, et se croyait supérieur à toute personne et toute créature de ce monde. Ses fidèles m’avaient chopé en plein festin, aux abords des jardins d’une église…Je n’aurais pas du m’approcher de là, j’en conviens. Mais je me sentais fourbu, refusant de courir après une proie, et étais tombé sur une jolie demoiselle…toute frêle, toute gentille, toute parfaite.

L’erreur me coûta cher. Les fidèles m’encerclèrent, armés de crucifix et de Bibles, me forçant à me rendre. Puis ils me traînèrent jusqu’à leur donjon, à six contre un, incapables de contenir toute ma force. Le grand inquisiteur me fit attacher au plafond de la salle de torture, et je pédalais dans le vide, claquant furieusement des mâchoires face à sa gueule de…cochon.

« Eh bien ! Les créatures du Diable se seraient-t-elles égarées ? A sortir ainsi de l’Enfer, et à risquer leur peau damnée au sein des justes et des bénis…

Il serra mon menton entre le pouce et l’index, m’examinant de très près. Violemment, je tournai la tête et lui croquai un doigt. L’inquisiteur hurla et se débattit, jusqu’à perdre son doigt. Je le crachai et lui offris mon plus beau sourire, dévoilant mes crocs tâchés de sang. Mes yeux avaient perdu leurs pupilles.

– Très bien…cette bête diabolique désire une correction. Que sa volonté soit faite. »

Un signe de tête suffit à donner un ordre à ses sbires. Les moines dévêtirent mon poitrail, et l’inquisiteur s’empara d’une petite fiole au ventre rond. Il la décapsula au dessus de mes épaules, et je hurlai d’une douleur inqualifiable. L’eau bénite brûlait ma chair, y dessinant des sillons sanglants, chatouillant mes vertèbres et en irritant l’émail.
Malgré tout, je ne suppliai pas.
Tous me regardaient, effrayés d’être confrontés à une vraie créature du Diable, comme ils disaient. Et ils n’avaient encore rien vu.

Le lendemain au soir, ils jetèrent la pucelle au feu. Le jour d’après, j’allais y passer également…mais je ne comptais pas rester sagement pelotonné dans un coin de ma geôle dégueulasse ! Aussi m’enfuis-je le plus habilement possible, hypnotisant mes gardiens et les tuant d’une façon extrêmement dégueulasse. Les avertissements, ça peut toujours servir.

En tout cas, après ça, je ne comptais plus rester en Europe très longtemps. Je souhaitais me casser le plus vite possible…Oublier l’Angleterre, oublier la France, oublier tous ces pays intolérants et invivables. J’allais partir vers un nouveau monde.

La colonisation du Nouveau Monde avait suscité un certain engouement auprès des personnes lasses de la vieille Europe. Des personnes comme moi. Lorsque les spéculations territoriales cessèrent, j’embarquai sur le premier bateau prêt à me mener vers un nouvel espoir. J’acquis la nationalité américaine, et vivais en bon vampire américain. A force d’évolutions, je passai de la bouffe créole aux racailles des ghettos, tuant avec toujours plus de plaisir. Le temps m’avait transformé en un monstre incontrôlable, incapable de donner une signification au mot « aimer ».

Le meurtre définissait ma vie, et le sexe l’a rythmait. Le jour, je dormais à poings fermés. Et la nuit…ça passait du plan à plusieurs aux bacchanales douteuses, en passant par des jeux de domination plus ou moins sadomasos. Je tuais et me baignais dans le sang de mes victimes. Je jouais avec la nourriture, battant la viande avant d’y goûter. Je n’attaquai plus les frêles jeunes filles, mais les gros durs…car les briser et les voir pleurer devant moi relâchait la valve de mes pulsions. J’adorais ça, et j’adore toujours. Briser les plus forts, profiter d’eux jusqu’à l’os, les vider de leur sang et leur arracher la tête…le tout avant d’échanger avec une jolie demoiselle prête à me conduire au septième ciel. Je suis un vampire, et je m’assume complètement. Evidemment avec le temps je me suis calmé, mais mes désirs refoulés se transforment en une méchanceté et un sadisme inimitable.

Mon style a complètement changé avec le temps. Mes cheveux bruns sale mal coupés brillent désormais d’une noirceur ténébreuse. Mes yeux d’un bleu glace pénétrant vous hypnotisent en un rien de temps, tout comme mon sourire se balançant tranquillement entre le sadisme et la perversité. Hypnotisé ou non, t’as sûrement envie de me sauter dessus, pas vrai ? Eh ben j’te comprends. Sentir mes lèvres pulpeuses contre ton corps, mes doigts fins caresser ta chair, et mes ongles immaculés t’en arracher des lambeaux…Goûter ton sang, goûter ta chair. L’éraflure de mes crocs sur ton cou si vulnérable t’excite…t’aimerais admirer leur blancheur luisante, en examiner la pointe et en essayer le tranchant. Puis, tu vendrais ton âme au Diable pour retirer mes vêtements, un par un…tout doucement…épluchant la totalité de mon complet de cuir, jusqu’au moindre gantelet.
Je n’ai pas raison ? Ha, tu vois ! Je suis une arme de sexualité massive…t’en as la preuve !

Et tu n’es pas le premier à succomber, t’inquiète pas !

Shadly Hollow – 2010.

Quelque temps plus tôt, me revoilà de retour à Londres. Le ricain va semer la pagaille ! Bah, il fallait bien redresser ce pays décadent depuis sa naissance.
Je suis devenu Maître de la Ville, et ça me plaît. Les vampires semblent avoir étés choqués de la mort violente de leur ex-protecteur, mais fallait bien m’imposer d’une manière ou d’une autre ! Le découper en morceaux ne valait peut-être pas la peine, mais t’sais, j’adore quand le sang gicle partout…

Hélas, je ne suis pas le seul.
Natasia Zaharen, ça te dis un truc ? Bah voyons ! Ouais, la louve. Tu la touche, j’te bouffe, c’est pigé ? Cette petite garce n’a pas raté son coup…matte-moi ça ! Tout à fait, cette jolie cicatrice salit mon poitrail depuis quelque temps maintenant. Je suis d’accord, seul un objet sain réussi à laisser des marques sur un vampire, mais essaie voir de te faire planter par une louve-garou, et on en discutera ! L’enfoirée m’a surpris pendant mon sommeil diurne, et m’a flanqué un pieu en pleine poitrine. D’accord je l’avais draguée, mais de là à se venger de moi en me triturant les côtes…

Zane, ma pomme de sang, « généreux » cadeau de l’alpha de la meute, m’avait trouvé épinglé au fond de mon cercueil, agonisant et quasiment vidé de mon sang. Il me sortit de là, complètement paniqué, et s’entailla lui-même le cou de façon à m’éviter le rude effort de le mordre. Je la lui revaudrai, celle là. Si y’a bien deux personnes auxquelles je tiens, c’est à Zane et à Natasia…Evidemment, je suis très proches de mes vampires, et si l’un d’eux se voit blessé par un tiers, ledit tiers finira en morceaux. Je suis le Maître de la Ville, et je prends mon rôle très au sérieux.

On est en 2010, j’ai 665 ans. Sauf si Alex remet les pieds à Londres, je peux m’octroyer le titre de « vampire le plus puissant des environs »…Mais ne t’en fais pas, je n’abuse pas de ma puissance. Ça ne marche pas comme ça, avec moi. En revanche, s’il y a bien une chose dont j’abuse…c’est du sang. Et je ne me suis pas encore nourri ce soir. Quel dommage, n’est ce pas Invité ?