Dieu est un fumeur de havanes [Terminée ♥]

Vous raconter ma vie depuis le début ? J’en serais bien incapable. Je pense même, que personne au monde ne pourrait se vanter de savoir faire ça. Logique puisqu’on est simplement incapable d’avoir des souvenirs datant d’avant nos cinq ans. A moins, bien sûr, d’avoir subis un certain traumatisme, ou choc violent, qui nous marquera à vie. Enfin bref, tout cela pour vous dire que même si je voulais me souvenir de ma naissance, même en me concentrant de toutes mes forces, j’en serais parfaitement incapable. De toute façon je n’ai même pas envie d’essayer. Non mais sérieusement à quoi ça sert de parler de sa naissance et d’avant ? Pour dire quoi ? Eh bien papa a rencontré maman et ils sont tombés amoureux. Alors ils ont passés les étapes les unes après les autres et hop je suis né. Woaw, génial ! Mais ça c’est le début de la vie de chaque personne en ce monde, ou presque. Enfin bref, peut-être que ça va me permettre de me divertir un peu. Ce n’est pas que je m’ennuie sur cette terre…mais presque quand même.

« Quand la lumière de l'aube se lève. Une nouvelle vie est née. »
Queen

Certains naissent le jour de noël ou de l’anniversaire d’un de leurs parents. On dit alors d’eux, qu’ils sont de vrais cadeaux, les plus beaux. Bref que des âneries quoi. D’autres, ne trouvent rien de mieux à faire que de naître le premier avril, la bonne blague. En résumé, une naissance qui survient lors d’une fête ou jours férié, c’est génial, n’est-ce pas ? Eh bien pas à tous les coups non. Le plus bizarre, ce serait de naître le jour dédié à la peur, l’horreur et la mort, non ? Car c’est mon cas. Vive Halloween et tout ce que cela comporte. A croire que c’était histoire de m’indiquer mon destin. Non, je ne dis pas que j’étais prédestiné à devenir un monstre, je n’en suis pas un. Mais je suis devenue une personne effrayant je crois. Non…j’en suis même sûr et certain.
Si vous êtes en train de vous demander si l’accouchement est arrivé brusquement en raison d’une peur qu’aurait ressenti ma mère (par exemple en ouvrant la porte à des faux vampires et autres monstres), eh bien arrêtez vous ! Ca ne s’est pas passé ainsi, du tout. En réalité, avant même de naître j’étais déjà un vrais feignant. C’est avec plus d’une semaine de retard, que j’ai décidé de pointer le bout de son nez. Evidemment, tout cela je le sais par ma mère, qui parle beaucoup quand elle est ivre. Donc, elle parle tout le temps.
De toute évidence, j’attendais le jour d’Halloween pour sortir du ventre chaud et confortable de ma mère. J’étais un malin déjà à l’époque, c’est moi qui vous le dis. Enfin, assez parlé de ma naissance, c’est long et ennuyeux. Et puis je ne parle pas de souvenirs, simplement de ce que ma mère m’a raconté. Je suis sûr que, tout comme moi, vous commencez à trouver le temps long. Faisons avance rapide, voulez-vous ?

« Je pensais que mon esprit pouvait penser, mais j'étais toujours un fou. »
Kansas

Les années passent et se ressemblent toutes, dans ce quartier pauvre de Londres, dans lequel je vis depuis ma naissance avec mes parents. Les hauts immeubles, ça n’existe pas par ici. Mais les maisons collées les unes aux autres avec de fines cloisons en guise de murs, oui. De ma chambre, j’entends absolument tout ce qui se passe chez les voisins. Il s’agit d’un couple d’immigrés très inquiet qui ne parle pas un mot d’anglais. Je ne comprends rien à leur charabia mais je m’amuse souvent à essayer de deviner leurs paroles. Ca ne sert strictement à rien, j’en conviens. Mais je n’avais pas des masses d’activités à ma disposition, il fallait donc que je m’occupe à ma façon. Ca, c’était pendant mes jeunes années, jusqu’à mes sept ans environs.
Ensuite…ah ensuite ! C’était le paradis sur terre, selon moi. Du moins c’est ainsi que j’ai vu les choses, le jour où j’ai entendu une musique intéressante à la radio, pour la première fois de ma vie. Jusque là, rien ne me plaisait dans la vie. Je ne m’intéressais à rien. Je n’étais pas heureux, sans être malheureux. J’avais ce que j’avais et je m’en contentais. C’était tout, une vie nulle et inutile quoi. Mais ce jour là…j’avais presque huit ans et je faisais les courses avec ma mère. Je tenais le cadi pour ne pas me perdre, je crois que c’est ce que font tous les enfants à partir d’un certain âge. J’étais donc avec ma mère qui avait toujours la même mine défaite et l’air ailleurs. Cela faisait bien une demi-heure que je parlais sans m’arrêter une seule seconde. Encore un peu et j’aurais manqué d’oxygène. Je parlais de tout et de rien. Ce que j’avais vu à la télé ces six derniers mois, ce que j’avais fais à l’école ces dernières semaines. Bref, je parlais encore et encore. Et ma mère semblait ne pas m’entendre. Même le mur était plus attentif à mes paroles. Mais bon, de toute évidence, les courses prenaient toute son attention. Elle ne remarqua même pas quand j’arrêtai tout à coup de parler. En fait, un bruit, ou plutôt une musique, était arrivée jusqu’à mes oreilles de petit garçon. Je ne comprenais pas vraiment ce que racontait le chanteur, après tout j’étais très petit encore, mais j’adorais. J’étais simplement subjugué par cet air, ce rythme, cette voix. Il a fallut que ma mère fasse demi tour et m’attrape par la manche de mon petit pull bleu, pour que je me remette à marcher, car je m’étais arrêté en plein milieu d’un rayon.

« Tu penses que tu peux distinguer, le paradis de l'enfer ? »
Pink Floyd

Suite à cet épisode là, j’ai supplié mes parents un nombre incalculable de fois, pour qu’ils m’achètent de quoi écouter de la musique. Ils n’avaient de cesse de me répéter qu’ils n’avaient pas les moyens. Alors, sans prévenir, j’ai décidé de remédier à cela, en vendant des tonnes de choses. Mes jouets auxquels je n’avais jamais touché, mes vêtements devenus trop petits, et même quelques affaires d’école. Mes parents se moquaient de moi mais me laissaient faire, ils s’en fichaient complètement. Une fois toutes mes affaires, ou presque, vendues, je réalisais qu’il me manquait encore environ 50 livres pour pouvoir acheter ma chaîne d’occasion. Il ne me restait donc qu’une chose à faire : vendre la drogue de mes parents. J’avais beau n’avoir que huit ans, je savais où elle se trouvait. Mais surtout, j’avais depuis bien longtemps, compris que ça leur coûtait une vraie fortune. Donc, si je comprenais bien, je pourrais revendre ça au prix fort. Bingo, c’était gagné pour moi ! En une journée, j’avais tout vendu et allais acheter cette radio que je voulais tant. Mes parents se sont violemment disputés, se reprochant l’un et l’autre d’avoir tout fumé. Moi je connaissais la vérité mais jamais ils n’ont pensé à moi, comme toujours, j’étais invisible. Et leur dispute était loin d’être la première. Les murs étaient fins, j’entendais tout, même les coups échangés. Pour ne plus les entendre crier, j’allumais ma toute nouvelle radio.
Avant de connaître la musique, rien ne me plaisait, rien ne m’intéressait. Je vivais sans aimer cela, juste parce qu’il le fallait. Mais après ça, j’avais l’impression que le bonheur, c’était cela, tout simplement. Encore aujourd’hui, je ne pourrais dire si je suis heureux ou si je l’ai déjà été. Ma vie est lisse et toujours dans la continuité. Peut-être mais ce jour là j’ai découvert ma raison de vivre et dès lors, rien ne pourrait m’en éloigner.

« Cette chose appelée l'amour. Je ne peux pas la manipuler. »
Queen

C’est à onze ans que j’ai eus ma première guitare. Il me semble qu’elle m’a été offerte par un oncle de passage, je ne sais pas très tôt, j’ai oublié ce détail. Ce dont je me rappelle parfaitement en revanche, c’est le bonheur sans nom qui a prit possession de chaque parcelle de mon corps, quand j’ai posé mes mains sur l’instrument brillant de propreté. D’accord, elle était très simple et d’occasion. Mais c’était une guitare ! C’est seul, dans ma chambre, pendant des années, que j’ai appris à en jouer.
A quinze ans j’entrais, enfin, au lycée. La cours des grands dira-t-on. En tout cas, dès le premier jour, je me suis senti revivre quand j’ai fais la connaissance d’autres musiciens, amateurs de rock. C’est tout naturellement, que nous avons formé un groupe de trois musiciens et un chanteur. Il y avait un bassiste, un batteur et moi, guitariste. Nous passions absolument tout notre temps libres, les uns chez les autres pour répéter encore et encore. Nous avons sans doute créée une bonne centaine de musiques à cette époque là. On ne révisait même plus pour l’école, on s’en fichait totalement de nos études. Il n’y avait que la musique qui comptait pour nous, c’était clair. Je suis tombé dans la drogue presque en même temps que nous avons crée ce groupe. Logique, ils étaient tous des consommateurs de drogues et m’ont sans aucun problème, enrôlé là-dedans. De toute façon, ça m’a semblé tout naturel puisque depuis toujours, je voyais mes parents boire et fumer non-stop, comme si ça leur était plus important que de respirer.
Après l’alcool, la drogue et la musique, ne manquait plus que le sexe. Ah, facile quand on est un musicien. Très facile, même si on n’a pas le physique d’un don juan, les filles ne prêtent même pas attention à cela, tant que tu leur dédie des chansons ou que tu as l’air d’être un mec à l’âme torturée. Moi, je crois que c’est ça qui a fait que j’ai eut tant de succès. Au début, je ne prêtais même pas la moindre attention à toutes ces filles qui semblaient graviter autour de notre groupe. Je m’en fichais des filles à quinze ans. Mais tout à coup, ça a été comme un réveil. J’ai soudain pris conscience de tout ça et rapidement, j’en ai profité. Logique après tout, un mec reste un mec ! Je n’ai jamais eu un physique à faire craquer toutes les personnes du sexe opposé. Non personnellement, je me suis même toujours trouvé moche. Je trouve mes mâchoires bien trop carrés et je trouve mon visage plat, comme si je m’étais pris une porte, non sérieusement. Et puis mes yeux, ils sont bleus donc ils devraient être beaux. En tout cas, c’est le cas habituellement. Mais les miens ne le sont pas, selon moi. Je les trouve très grand, ils sont effrayants. En plus, ils sont clairs en leur centre et le cercle autoru est plus foncé. Et comme si cela ne suffisait pas, j’ai des tâches de rousseurs sur le nez et le haut des joues. Quelle horreur ! Heureusement que mes cheveux bruns et ma taille haute, je mesure 1m85, rattrapent un peu le tout. Enfin bref, quand j’ai découvert les filles ça a été le début de la fin, ma vie ne fut plus que décadence. Je profitais beaucoup trop, de tout ce que j’avais. Oui, je n’avais pas grand-chose mais ça suffisait à mon soit disant bonheur.
Mon premier souci concernant les filles, je devais avoir 17 ans quand il est survenu. Pour la première fois, j’avais une petite amie. Pas un coup d’un soir, une vraie petite amie, le genre qu’on retrouve après les cours et avec qui on passe le plus clair de notre temps. Premier souci, je passais plus de temps avec elle qu’avec mon groupe, selon les autres membres. Ils n’arrêtaient pas de me le répéter à longueur de journée mais j’étais calme et super zen, je ne réagissais pas à leurs insultes, remarques et moqueries. Jusqu’au jour où j’ai craqué. Pendant une répétition, tout était calme et on jouait tranquillement quand le bassiste à décidé de me lancer une petit vanne à propos de ma petite amie. Sans prévenir, je lui ai alors bondis dessus et l’ai frappé de toutes mes forces au visage. Il s’est écroulé et j’ai encore frappé. Encore et encore. Il a fallut les deux autres pour m’arrêter. S’ils n’avaient pas été là, j’aurais pus le tuer, à mains nues. C’était clair, j’étais complètement dingue de cette fille. Ca ne faisait que deux semaines que l’on était ensembles. Et je l’ai laissé tomber après deux mois de relation, je ne l’aimais plus du tout. On l’aura compris avec cet épisode où j’ai frappé un ami pour une fille, je suis quelqu’un de lunatique mais passionné. Du genre super emporté par tout ce qu’il fait.

« L'idiotie est l'essence des hommes. »
Bill Watterson

Une fois que j’ai été de nouveau célibataire, le groupe a reprit comme si de rien n’était. Certes les rapports étaient tendus entre nous mais au moins la musique reprenait. Comme à chaque fois, c’était moi qui inventais toutes les chansons. Et comme toujours, les autres avaient beau me donner leur avis, je refusais d’y prêter attention. Quand j’inventais quelque chose, ça devait rester tel quel et rien ni personne ne pouvait me détourner de cela. C’est un autre point qui nous séparait. Jusqu’au jour où, sans raison, je me suis emporté violemment. Je leur ai reproché de ne rien faire pour le groupe, de ne créer aucune chanson et de ne pas m’aider à améliorer celles que j’inventais. Ils ont crut rêver devant une telle injustice. Mais pris dans ma soudaine rage, je n’y ai pas prêté attention et j’ai continué sur ma lancée.
Et je suis parti, tout simplement. J’ai claqué la porte et je suis rentré chez moi. Ensuite, plus jamais je ne suis retourné parmi eux. J’ai même abandonné mes études, m’enfermant nuit et jour chez mes parents. Je ne sortais plus, me contentant d’écrire de nouvelles chansons. Cette période a bien duré six mois. Quand je suis retombé sur terre, je me suis rendu compte que j’avais écris une demie centaine de chansons. Uniquement du rock, tout droit inspiré des groupes des années 70, ceux que j’idolâtrais depuis toujours. Donc, une fois revenu à moi, j’ai décidé de faire quelque chose de ma vie. Mais pas un métier demandant des diplômes car je n’en n’avais pas. Donc, il fallait quelque chose que je savais faire. Et moi, la seule et unique chose qui me plaisait c’était la musique. J’ai rapidement commencé à me produire dans des bars. Mais un guitariste seul, ça n’aide pas franchement. Alors il m’a fallut trouver un chanteur. Ca n’a pas été très long et rapidement on a formé un groupe de deux. Pas un duo puisque je ne chantais pas. On a connu, et on connaît toujours, un certain succès, à chaque fois que l’on se produit. Même si, trop souvent, je m’emporte et cri un peu sur tout le monde sans raison. L’avantage, c’est que Logan est super calme et ne réagit jamais à mes coups de colère.

« Plop ! »
Moi meme xD

Et enfin, il y a un an, j’ai fais la rencontre de Léandra. Et boum on est tombé amoureux. Oui, genre le coup de foudre qu’on ne peut pas empêcher. Il arrive comme ça, d’un coup, sans prévenir et une fois qu’il est là, impossible d’effacer le sentiment qu’il laisse. Sentiment trop fort, presque magique. Oui c’est vrai, à chaque fois que je rencontre une fille, j’en tombe super amoureux et je crois que c’est la bonne, la dernière de la liste. Mais toutes les fois je me trompe puisque je finis par la laisser tomber, comme les précédentes. Mais pas cette fois, pas Léandra. Je ne sais pas pourquoi elle, plus qu’une autre, mais c’est un fait, les évènements se sont enchaînés rapidement. Elle a prit une place importante dans ma vie, dès le premier jour. C’était beau entre nous. Au début, quand j’étais fou amoureux d’elle et encore maître de moi-même. Mais on a emménagé ensemble. C’était visiblement une très mauvaise idée. Alcoolique et drogué elle a découvert cette facette de moi, une fois qu’on s’est vu tous les jours, chez nous. Jusque là, elle n’avait sans doute pas mesuré l’ampleur des dégâts. Elle a donc découvert que pour moi, niveaux drogues, c’était pire que ce qu’elle avait imaginé. Ecstasy, cocaïne et autres produits illicites et dangereux pour la santé, je prenais de tout et n’importe quoi. Mais pour elle, parce qu’elle a voulu m’aider et que j’avais peur de la perdre, j’ai arrêté. Mais comment tout stopper soudainement alors qu’on est là-dedans depuis presque quinze ? Evidemment ça n’a pas pu durer. Après quelques mois passés sans drogue ni alcool, j’ai replongé. C’était évident que ça ne pourrait pas durer éternellement. Seulement ça a été le début de la fin. Léandra n’a pas supporté de voir que je ne faisais même plus d’effort pour arrêter. Et de toute évidence, elle ne supportait plus cette vie dans laquelle je l’enfermais, car trop amoureux et trop possessif. Après une dispute plus virulente que les précédentes, je suis allé trop loin. Sous l’emprise des drogues, comme toujours, j’ai dépassé la limite à ne pas franchir. J’ai levé la main sur elle, je l’ai frappé. Elle est partie. Qu’aurait-elle put faire d’autre après ça ? Je comprends son départ, sans l’accepter pour autant. Je l’aime encore. Peut-être moins qu’au début, mais les sentiments sont toujours là. Elle reviendra, qu’elle le veuille ou non…