• • « – Tell me more about you & your past ! ; »
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► FAMILLE: Jilian est cadette de son frère, Kenneth, et l'aînée de sa soeur, Savannah. Sa mère se nommait Tara Herlington et son père, Cole Wright. Elle ne sait pas grand chose sur sa famille, puisqu'elle ne les a jamais revu depuis sa transformation. Elle se doute toutefois que son frère et sa soeur son peut-être encore en vie... Seraient-ils vampires?
► HISTOIRE : - Ce sera douloureux...L'éternité... Est-ce que ça en vaut la peine?
Les lèvres sur sa gorge, les cros pénétrant, la succion. Le coeur va à 100 000 à l'heure, la suffocation, la crainte, la peur, le doute. Allait-il tenir sa promesse?
La faiblesse, cette vie qui nous quitte à chaque expiration, et un magnifique vampire comme dernière image... Tout se brouille, est-ce que je peux pleurer?
LA NAISSANCE
Une Allemagne en après guerre. Dans le trou, pauvre, morte. On nous arrache notre argent, on nous appauvrit dans nos ressources, on vole nos régions. Une époque bien mauvaise pour avoir un enfant.
La voilà pourtant, la deuxième, 3 ans la cadette de son frère. N'est-ce pas magnifique, un enfant?
Un visage pourtant sombre, des yeux clos. Es-ce qu'un bébé, en venant au monde, pourrait savoir à quoi ressemble la vie dans lequel il arrive contre son gré? Ressentir la douleur, la tristesse, la pauvreté? Ce n'étais pas une bonne époque pour avoir un enfant.
Elle était pourtant magnifique, une beauté sombre et sans nom. Comment ne pas envier une si belle enfant? Il était donc là, à lui taper dessus, alors qu'elle n'atteignant même pas encore l'âge de se défendre. « C'est un jeu », disait-on. Elle avait mal. Kenneth n'était qu'un jaloux profiteur.
Elle vivait dans une famille bourgeoise. Le père de son père était millionaire, mais vivait simplement. Toute la fortune est tombée comme la pluie dans les coffres de Cole. Tant mieux. En temps de guerre, quand on est riche, on vit mieux.
Jilian n'était pas une enfant capricieuse. Elle ne comprenait pas la classe dont elle appartenait, tout ce qu'elle aurait pu avoir si elle le demandait. Tant pis pour elle. Ses parents étaient prêts à tout pour leurs enfants, et celle qui venait. 5 ans après la naissance de la 2e, une 3e enfant arriva. Savannah. Cette petite garce, même en étant bébé. Elle prenait toute l'énergie de la mère, tous son temps, tout son amour. Elle ne faisait que pleurer, crier, et demander plus encore. Jilian commençait à comprendre la violence de son frère à son égard ; elle avait envie de faire de même avec cette petite soeur qu'elle détestait déjà.
BRIBE D'ENFANCE
- Arrête de faire ça... Tu ne te rends pas compte que c'est grâce à lui si on vit si bien?Savannah lui jeta un regard furieux. Elles se dévisagèrent un long moment, les insultes au bord des lèvres.
- Ça lui fait plaisir! Je n'ai même pas à insister, qu'il le fait par lui-même... C'est pas moi le problème.- Tu n'es qu'une petite égoïste! Ne lui demande plus rien, sinon il devra partir à la guerre!Jilian avait 12 ans, Savannah en avait 7. C'était en 1941. La plus jeune des soeurs continuait sa vie de luxe, ses demandes extravagantes, le vide des portefeuilles. Grâce à leur richesse, les Wright n'étaient pas touchés par la guerre. Ils vivaient dans un quartier où il y avait peu de bombardements, on ne leur posait aucune question. Ils pouvaient aller dîner dans un café, profiter de la musique, se foutre de ce qui se passait ailleurs. Ils ne sont pas des gens de politique.
Savannah quitta la pièce, Jilian se retourna face à Kenneth. Il fit un signe négatif de la tête. Elle se leva pour traverser la pièce et aller dans la cuisine. Le soleil était resplendissant, la pièce en était entièrement éclairé. Sa mère prenait un café à la table. La jeune fille s'assied près d'elle.
- Mama... Est-ce qu'on va bientôt être pauvres?La mère l'observa longuement et sourit. Elle lui prit la tête d'une main, la tira vers elle et lui donna un baiser sur le front. Elle ne dit rien. Est-ce que ça voulait dire non?
LA RENCONTRE
1947, la guerre est finie. Nous voilà donc, tous les quatres, dans un café à la tapisserie rayée rose et blanche, aux petites tables de cerisier, à la vaisselle de pêche et les ustensiles d'argent. Comment peut-on aimer un tel endroit? Il y a un magnifique soleil couchant dehors, mais les fenêtres sont cachées de rideaux rouge cerise. C'est à lever le coeur.
La serviette sur les genoux, le dos droit, les mains sur les cuisses et un visage impassible. Je ne sais même pas ce qu'on fait là... Mes parents se jètent des regards furtifs, mon frère ne cesse de se passer la main dans les cheveux et ma soeur sourit à tout ce qui bouge. J'ai 18 ans. Je regarde les alentours et j'en ai mal à la tête. Mon père ne cesse de renvoyer la serveuse qui est revenue au moins 4 fois depuis notre arrivée. Il y a une chaise vide.
La porte des employés s'ouvre, un homme en sort et se dirige vers nous. Il a une démarche souple, un style d'enfer avec son veston et il dégage un charisme irrésistible. Alors qu'il ralentit près de notre table, je me lève promptement, jette la serviette sur la table et ne peut m'empêcher de sourire. ma chaise à crissé sur le plancher. Il donne la main à tout le monde, et quand il prend la mienne... Sa peau est si froide, si douce, si pâle. Il y donne un baiser et le contact de ses lèvres sur ma peau me fait frissoner. Il plonge ses yeux bleus dans les miens, et j'ai l'impression de tomber. Je reviens à moi quand il prend la main de ma soeur. Il m'a semblé qu'il lui a fait le même regard... Déception.
Je me rassied, et ma soeur ne peut s'empêcher de me faire un sourire faussaire, diabolique. Elle est beaucoup plus belle que moi, avec ses boucles dorées et son visage de poupée. Elle n'a que 13 ans, mais elle semble en avoir 16... J'évite son regard et je repose la serviette sur mes genoux. La serveuse revient vers nous, et mon père commande du thé. L'invité n'a rien pris...
Je ne peux m'empêcher de regarder cet inconnu. Et je ne me concentrait pas sur lui simplement pour oublier le décor douteux... Non, je le regardait parce qu'il m'intriguait. Il avait ses cheveux courts, noirs, et ce visage sérieux. Des yeux en amandes, d'un bleu profond, et ses lèvres fines. Il était tellement pâle...
Ma concentration était telle que je ne comprenais même pas de quoi ils parlaient. Seulement des mots. J'oubliai même de savourer mon thé...
DÉPART
Nous avons quitté hier matin l'Allemagne. J'ai honte de mon origine, personne ne voudra de nous en Angleterre... Mon père s'est trouvé un emploi à Londres, c'est le bel homme qui l'a engagé. Je ne comprend pas pourquoi il souhaite tant travailler... Nous avons encore assez d'argent pour vivre. Il prétend que c'est à cause d'un ennui, qu'il a envie de faire quelque chose de sa vie. Étrange... Surtout qu'à Londres, il doit y avoir tellement de choses à faire, à voir. J'aimerais peut-être prendre mon indépendance, m'éloigner de cette soeur ignoble qui ne cesse de tout faire à sa tête. Peut-être que de se retrouver dans une ville inconnue la retiendra à la maison...
Notre nouveau logement se trouve dans une ville près de Londres, plus tranquille. Nous voilà donc devant une maison faite en hauteur, blanche et bleue, à la peinture défraîchie. Plutôt correct... Mais je trouve cela étrange pour une famille comme la nôtre.
Quand nous entrons, tous est déjà installé. C'est le bel homme qui a trouvé la maison pour nous et qui l'a fait aménager. Ça me donne des frissons de me retrouver là, dans un endroit qui n'est pas miens, avec des meubles qui ne nous appartiennent pas... Je n'y connais rien. Tout me semble froid et sans vie. Cette maison est abandonnée depuis quand?
SECONDE RENCONTRE
Londres. Je vit ici depuis maintenant 4 ans. J'ai 23 ans, célibataire, sans emploi. Mon père souhaite que j'entre dans la firme... Je ne pense pas être qualifiée, travailler dans un bureau ne m'a jamais intéressé. Mais comment dire non à son père, alors qu'il nous a tout donné? En plus, je n'ai jamais eu d'emploi... Et je ne veux pas ressembler à Savannah, je ne m'en remettrais jamais. Je veux essayer, au moins je ferai quelque chose de ma vie.
Il me pousse dans le dos de ses doigts, le visage éclairé. Il n'est pas inquiet, moi oui. J'ouvre la porte de bois, la poignée de chrome est froide sous ma main moite. Il est assis sur une grande chaise de cuir, derrière son bureau. Il fait sombre. Les rideaux cache le soleil.
Mon père m'a dit que je ne devais pas rater mon coup, qu'il ne voulait pas s'être déplacé pour rien. Le patron est rarement à son bureau... Travail de nuit.
C'est l'homme du café rose bonbon. Celui qui m'avait paru si charmant lorsque j'avais 18 ans... J'ai l'impression qu'il n'a pas changé depuis ce temps. Il m'invite à m'asseoir devant lui d'un signe de main. Il jette un coup d'oeil au paquet de feuilles devant lui. Sans doute le CV qu'à fait mon père pour moi... Il ne dit toujours rien.
Je regarde la plaquette dorée sur son bureau : Dwight Turner.
- Vous n'avez donc aucune expérience?- Euh... Non. Mais j'apprend très rapidement.Silence à nouveau. Il relève les yeux pour me regarder. Je sens la sueur couler sur ma nuque... Pourquoi me fait-il tant d'effet?
Il dépose les feuilles et appuit ses coudes sur le bois de son bureau. Après un moment, il se décide à ouvrir la bouche.
- Votre père est un homme de confiance. Et vous avez fait des études, ce qui vous avantage. Je suis prêt à vous essayer dans le classement des dossiers...Quoi? C'est si facile?
Il me tend la main et me sourit. Félicitations. J'esquisse un sourire d'incompréhension, lui sert rapidement la main et me relève pour quitter la pièce. Toujours aussi froid...
LA MORSURE
Ses bras m'entourent, me caressent, se glissent sous ma chemise. Je sens mes jambes fébriles, mon corps prêt à tomber à tout moment. Il passe sa main sous mes cheveux, masse mon crâne, me colle à lui.
Nous sommes dans son bureau, 23h02.
Il y a 3 ans, j'ai été engagée dans la firme de Dwight Turner grâce à mon père. Maintenant, je viens remettre ma démission. En 3 ans, il ne m'a jamais touchée, jamais embrassée, jamais frôlée... Pourtant, je le voyais régulièrement, c'était mon ami. Nous avons l'habitude d'aller prendre un café ensemble, de parler... de moi? Je sais si peu de choses sur lui.
- Ne voudrais-tu pas avoir l'éternité pour réaliser tes rêves?Je n'ai même pas eu le temps de déposer ma lettre sur son bureau, qu'il ma prit dans ses bras. Je l'ai laissée tomber sur le sol.
À chaque rencontre, je lui faisais part d'un rêve, d'un projet. Parcourir le monde, apprendre d'autres langues, étudier dans pleins de domaines...
Il me l'a chuchoté à l'oreille. Ses lèvres ont frôlé mon cou.
- Je peux te l'accorder.J'ai alors envie de me laisser aller, de tout laisser tomber. Je ne sais même pas de quoi il parle, mais mon silence veut tout dire pour lui.
- Ce sera douloureux...L'éternité... Est-ce que ça en vaut la peine?
Les lèvres sur sa gorge, les cros pénétrants, la succion. Le coeur va à 100 000 à l'heure, la suffocation, la crainte, la peur, le doute. Allait-il tenir sa promesse?
La faiblesse, cette vie qui nous quitte à chaque expiration, et un magnifique vampire comme dernière image... Tout se brouille, est-ce que je peux pleurer?
À l'aide de son « ouvre enveloppe », il se taille une plaie au poignet. Le sang me tombe dessus, les gouttes sur mon visage. J'en suis dégoûtée. J'ai envie qu'il parte, il est fou. Il me demande de boire. Instinctivement, je passe ma langue sur mes lèvres, le goût me surprend. L'effet est immédiat. Une euphorie me prend, et je me lève pour sucer à même la source. Il prend l'arrière de ma tête pour ne pas que je tombe.
Douleur.
Peu de souvenirs de ma transformation. J'ai eu si mal sur le coup, que je me suis évanouie. À mon réveil, j'étais dans son appartement. J'avais terriblement soif, un faim que je n'avais jamais ressentie. Dwight était plus loin, penché sur quelqu'un. L'odeur particulière du sang me parvint et je me susi levée d'un bond, guidé par cette attirante odeur. Il me découvrit le cou déjà meurtri de ses crocs. Surprise, déboussolée, je n'étais pas certaine de cette situation et je me sentit mal.
- Boit , dit-il avec froideur.
Ma première victime était une femme.
ADIEUX
J'étais dans le jardin. Je les regardait dans la maison, en sachant très bien que ce serait impossible de les revoir. J'étais accroupie entre les buissons et mon géniteur déposa une main sur mon épaule. Il m'avait expliqué ce dur passage. Dans quel moment d'égoîsme ais-je pu me laisser prendre au jeu de l'éternité? À quoi servait l'immortalité si on ne peut la partager avec ceux que l'on aime? C'était un cadeau regrettable.
Ce soir même, nous avons quitté Londres pour aller à Paris. Ce serait moins difficile de m'accoutumer, qu'il m'a dit... Mais en arrivant au port, j'étais même certaine que je me plairais dans cette ville.
RETOUR À LONDRES
2010. J'ai laissé Dwight à Paris, je voulais revenir dans ma ville. Paris est une ville fort intéressante, mais rien à comparé l'ambiance de Londres. Je suis revenue en bateau, sans valises, sans souvenirs. Avec l'éternité, ce serait idiot d'essayer de garder tous les objets de son passé.
Avec un belle somme d'argent en poche, et je suis allé dans mon appartement acheté via internet... Quelle invention merveilleuse, n'est-ce pas? Tout est plus facile ainsi. Même pour se trouver une proie, tout se fait en un clin d'oeil. « Bonnes Rencontre.Ca », » Trouver l'amour.Net », « Vampire Love.Com ». Quand on a envie d'un repas livré gratuitement à la maison... Pourquoi s'en passer?
La ville a bien changé depuis les années 50... C'est maintenant le temps de tout découvrir.