Kiss my feet, I'm a fuckin' bastard | Romen. [OK]

Une flaque boueuse s'étale au sol, à mes pieds, alors que la porte s’ouvre devant moi. D’un geste volontairement lent, j'avance d'un pas ; m'arrête. Puis d'un second, et d’un autre encore, sans lâcher du regard le visage défait qui fixe mon implacable avancée. Un sourire satisfait illumine mes traits lorsque je m’arrête auprès du garçon agenouillé un peu plus loin. Je ne lui adresse pas un mot : pourquoi m'abaisserais-je, après tout, à apostropher cette vermine? Les gestes valent mieux que d’inutiles phrases et les miens n'ont qu'un but : lui faire regretter sa seule présence ici.

Je tape du pied contre le parquet si soigneusement lustré pour en souiller quelques parcelles de plus, puis gagne en assurance, tournant autour de l’indésirable et piétinant avec soin le résultat de son dur labeur. Non, je ne manque rien de ses orbes humides. Et non, ce spectacle pathétique ne m'émeut pas un seul instant. La couleur glacée de ses iris envahit mon champ de vision, mais les voir se noyer de larmes est la plus douce des récompenses. Porté par mon élan je heurte la table basse trônant au centre de la pièce et m’arrête d’un coup. Sous les yeux horrifiés de l’autre, le vase coûteux qu’elle supporte vacille quelques secondes, avant de s'écraser au sol sous l’effet d’une légère pichenette de ma part.

« Oups… »

Le verre éclate, et le temps semble se surprendre alors qu'au même instant, mon père apparaît à l'entrée du salon. Son attention s'arrête sur moi avant de glisser plus bas. À mes pieds scintillent des milliers d’éclats, illuminés par les rayons dorés d'un soleil à son zénith. À croire que cet astre splendide n'a pour seul objectif que de souligner un peu plus ma flagrante culpabilité.

Je fais mine de déglutir et demeure immobile, tandis que l'étonnement fait place à la fureur, face à moi. Fureur qui ne tarde pourtant pas à se détourner de moi, cherchant sans attendre une cible plus adaptée.

« Asher. »

Le timbre de mon père se veut calme mais est dangereusement persiflant, lourd des menaces qui ne tarderont pas à s’abattre.

« As-tu la moindre idée de la valeur de cet objet? »
Le calme se perd irrémédiablement et, enfin, le corps immobile de mon père se remet en mouvement. Sèchement, il redresse le dit Asher par l’épaule, et mes paupières s'ouvrent en grand lorsque s'abat le premier coup. Le claquement sonore se répercute sur les murs et résonne un instant encore autour de nous. Père a la main dure, depuis toujours… mais forte heureusement, je n’y ai jamais tâté personnellement.
Je quitte ma torpeur lorsqu'il relâche sa proie, se contentant désormais de la vriller d'un oeil froid. Il est temps que j’agisse.

D’un pas fluide et rapide, je me rapproche des deux protagonistes de mon théâtre personnel et prends la parole, m’efforçant de colorer ma voix d’une légère trace d’inquiétude.

« Vous avez raison, père. La valeur de ce vase est inestimable… Maman l'a fait venir de loin, et nous savons tous qu'elle y tient tout particulièrement. Je n'ose imaginer sa peine lorsqu’elle saura que… »

Je déglutis difficilement, évitant soigneusement de prononcer un mot de plus, et vois mon père se masser les tempes presque douloureusement. Il imagine sans doute déjà la crise que lui réservera sa femme lorsqu’elle se rendra compte de l’état de sa précieuse possession. Je retiens mon souffle pour ajouter une pointe de réalisme à mon manège, observe le teint de mon géniteur rougir jusqu’à atteindre des sommets insoupçonnés de colère violacée.

« La correction sera donc à la hauteur de la faute. », grogne-t-il, rattrapant mon bouc-émissaire par excellence pour le trainer derrière lui.

Je me fraye un chemin à leur suite, tel un loup alléché par la promesse d’un festin, et ma langue caresse délicatement mes lèvres à l’idée de ce qui s’annonce. Provocateur, je bouscule légèrement Asher et lui adresse un sourire retors, pour le seul plaisir de le narguer. Il est blême, trop conscient de ce qui l'attend, et le trajet lui paraît sans doute très court jusqu'à ma chambre. Père l'envoie joliment valdinguer sur mon lit avant de se saisir prestement de sa ceinture. Un air extrêmement sérieux masque ma profonde jubilation tandis que je prends place sur un tabouret installé au niveau du visage d'Asher. Je pose une main faussement compatissante contre sa joue, comme pour le soutenir face à cette épreuve difficile. Lui, serre fortement les dents bien que quelques gouttes sillonnent déjà ses joues pâles, anticipant la douleur à venir, et je me penche à son oreille.

« C’était mal. Très mal. Tu le sais, n’est-ce pas? Mes phalanges caressent doucement ses mèches sombres avant que je ne reprenne. Ce sera douloureux, je crois. Mais puisqu’il s’agit d’une nécessité… »

Je m'écarte prudemment lorsque s'abat le premier coup. Le cuir claque contre sa chair fragile, lui tirant un gémissement dans lequel perce, je crois, un certain désespoir. Mais il n’a encore rien subit. Quatre autres l’attendent encore, il le sait bien.

Le supplice me paraît bien court et lorsque mon père se redresse, sa besogne accomplie, je ne peux retenir un léger soupir frustré.

« Et que je ne te reprenne plus à faire ce genre d’erreur. »

Un demi-sourire en coin m'échappe, que père fait mine de ne pas remarquer, passant la porte de son pas altier, sans un regard de plus en arrière. Il nous laisse seuls, Asher et moi. Une servante accourt dans l'instant, armée d'un bac d'eau chaude, d’une bouteille d’alcool fort et d'un chiffon propre ; elle s'apprête sans doute à soigner les plaies de mon « frère ». Un coup d'oeil de ma part suffit à figer son mouvement – petit prince capricieux depuis toujours, j'ai su me faire respecter dès mon jeune âge.

« Tu connais la règle, non? Pas de soins immédiatement après une punition de ce genre. Aurais-tu l’outrecuidance de désobéir à un ordre direct de ton maître? »

Elle balbutie quelques phrases d’excuses plus ou moins intelligibles, clairement hésitante, mais incapable malgré tout de tourner le dos au malheureux animal qui git sur mon lit, blessé. Mon air dur se radoucit considérablement lorsque je me redresse pour avancer jusqu'à elle, la délivrant de son fardeau en récupérant le bac. Un soupir faussement préoccupé, puis…

« Bien, disons que je laisse passer pour cette fois. Je vais même m'en charger personnellement. Mais toi... Je me penche vers elle, plus sérieux que jamais. Retourne immédiatement à tes tâches. Tu n’as rien à faire dans cette pièce. »

Quelques secondes s’écoulent avant que je ne pose la bassine auprès du lit. Les paupières d'Asher battent péniblement, comme s’il luttait contre un sommeil malvenu, mais je me doute que l'épuisement provoqué par les tâches ménagères de la journée, sans parler de sa douleur, ne suffira pas à le faire sombrer. Pas alors qu’il a été si facilement livré entre mes mains.
Je me place à ses côtés et humidifie le torchon, le plongeant dans l'eau chaude avant de l'appliquer délicatement sur son dos tuméfié. Ses muscles d’adolescent frissonnent, et je tâte un instant les plaies à vif sans chercher à en aggraver l'état. C'est plus fort que lui : il somnole. Mes gestes sont volontairement lents et délicats je suis conscient qu'un rien suffirait à le remettre en éveil et c'est loin d'être mon but. Je n'ai pourtant jamais été d'une patience exemplaire – il faut croire que le sadisme dont je fais montre suffit à faire des miracles. Je jette un nouveau coup d’œil sous ses traits détendus : il est à point. J’ouvre sans bruit la bouteille d’alcool et en imbibe généreusement le tissu, avant de l'essorer soigneusement… juste au-dessus de lui.
Les résultats ne se font pas attendre : à peine le liquide est-il entré en contact avec sa peau qu'Asher se redresse en sursaut. La brûlure lui arrache un cri qu'il tente de retenir à grand-peine, et ses phalanges froissent convulsivement les draps du lit. Je m'arrête et me penche vers lui, faisant mine d'être interloqué.

« C’est si douloureux? Non, tu exagères forcément ! »

J’ai à peine le temps de parvenir au bout de ma phrase que des coups inquiets résonnent sur le bois de ma porte avant que cette dernière ne s’ouvre à la volée, laissant apparaître la silhouette raffinée de ma mère, complètement paniquée.

« Dieu du ciel! Mon petit sucre d’orge…, s’exclame-t-elle en se posant une main sur le cœur. J’ai cru qu’il t’était arrivé malheur. »

Elle est sur moi en deux secondes, caressant mes joues comme pour s'assurer qu'elles soient encore entières, et je ris doucement en rattrapant ses mains pour les baisers tendrement.

« Je vais bien, vraiment. À vrai dire, – je tourne le regard en direction du phénomène – je tentais de soigner Asher. Je sais, ce n’est pas permis, habituellement, mais il semblait si mal en point que… »

Je détourne le regard, me mordille la lèvre sous ses yeux émus, et elle baisse légèrement la voix en reprenant la parole.

« Oh, mon ange, c'est vraiment généreux de ta part. »

Son attention s'attarde un instant sur les blessures du dit Asher, et elle pince les lèvres.

« Je ne te retiens pas plus longtemps, dans ce cas. », conclut-elle avec un soupire.

Elle se retient de souligner que soigner un serviteur est quelque peu hors propos et s'en va, peu préoccupée par l'état de mon corrigé, et je ricane. Elle a toujours été « dans son monde », éblouie par le côté lumineux de sa situation d'aristocrate et volontairement aveugle vis-à-vis de ses facettes les plus sombres. Sa compassion à l’égard d’autrui se résume donc à déplorer à haute voix les conditions de vie déplorables des plus pauvres, tout en se bouchant le nez à l’aide d’un mouchoir brodé, pour éviter de s’intoxiquer à leurs effluves pestilentielles. Tout ce qui ne sent pas la richesse à plein nez lui apparaît comme atrocement malodorant. J’aime ce point de vue, dont j'ai largement hérité.

Lorsque je retourne m’installer à ma place, près du lit, j'écarte une mèche de cheveux du front humide d'Asher, qui rumine sa colère. L'azur de ses iris me fusille hargneusement, faisant scintiller les miens d'amusement.

« Quelle chance tu as de m’avoir à tes côtés, n’est-ce pas? Ashes. C’est tout ce qu’il restera de toi à la fin de notre jeu. Mais il n’a pas besoin de te plaire… crois-moi, j’en profite suffisamment pour deux. »

Je le vois prêt à rétorquer mais le fait taire, posant une main impérieuse sur ses lèvres.

« Garde tes forces pour plus tard. Je te rappelle qu’une fois remis, tu auras un plancher à récurer. Je me relève et m’éloigne de quelques pas – Il faudra qu’il brille, évidemment. Tu ne voudrais pas déshonorer ceux qui ont eu le bon goût de t’offrir un toit décent, n'est-ce pas? Pas alors qu’une réception est prévue pour demain. »

Réception à laquelle cette petite vermine sera présente. Je peine à croire que mes parents lui accordent suffisamment d’importance pour lui permettre d'assister à de tels évènements, mais endosser le costume de riches bienfaiteurs fait apparemment du bien à leur image. Un reniflement hautain m'échappe, et je résiste à l’envie de sortir Asher de ma chambre à coups de pieds au derrière. M’efforçant de me dire qu'il est nettement plus intéressant de le laisser reprendre des forces pour plus tard. De toute façon, rien ne m’empêchera de m'en prendre de nouveau à lui alors.

Son corps envoûtant se presse contre moi, laissant déborder sans la moindre pudeur sa passion impatiente. Un soupir alangui contre mon cou m'arrache un léger frisson et je referme les bras autour d'elle, pressé d’arriver à bout du tissu rêche qui nous sépare. Elle tâtonne, le bois de la porte derrière elle, trouve enfin la poigné et se glisse à l'intérieur, enserrant de ses mains fines le col de ma chemise. Mais contre toute attente, je suis incapable de la suivre. Le grognement agacé qui m'échappe est bien vite masqué par un demi-sourire empreint d’amusement, et je m’appuie d’un geste nonchalant à l’encadrement de la porte, la détaillant de mon regard gourmand.

« Qu’est-ce que tu fais? »

Je promène un index faussement hésitant sur ma lèvre en lui servant une moue taquine, mais n’attends guère longtemps avant de lui répondre. C'est qu'elles manquent de patience, ces bêtes là.

« Je ne sais pas… j’ai un doute. Est-ce qu’on ne va pas trop vite, à ton goût ? Il me déplairait de te laisser croire que tu n’es rien de plus qu'un simple corps à mes yeux alors que… » - je me tais, lui laissant le soin de conclure à sa guise cette touchante presque-déclaration.
« Je… »

Elle garde le silence un instant, les lèvres entrouvertes, oscillant entre l’envie de céder sans attendre, au risque de passer pour une fille facile, et le plaisir de faire durer l'aventure en se faisant désirer plus longtemps. Ses lèvres affichent un sourire flatté tandis qu'un rougissement délicat s'étire sur ses pommettes hautes.

« Alors disons que je me contente de ta parole. – Elle passe le pas de la porte en sens inverse pour se blottir contre moi, relevant le visage pour me faire face. Tu ne comptes pas me laisser, n'est-ce pas? »
« Certainement pas. »

Le front posé contre le sien, je ferme à moitié les paupières pour me repaître des battements désordonnés de son coeur.

« Dans ce cas je n’ai rien à craindre. », suoffle-t-elle en s’abandonnant pour de bon.
« Est-ce une invitation ? »

Je rabats une mèche rebelle derrière son oreille, en taquinant le lobe du bout de la langue.

« Entre... »

Il ne m’en faut pas plus pour accéder à sa requête. Jouer passe un temps, mais la soif se fait doucement ressentir, et je n'ai guère envie de m'attarder ici jusqu'au levé du jour. D'un coup de pied, j'ouvre en grand la porte de sa demeure et la franchit d'un pas conquérant. Elle ne se doute pas de l'ampleur de son geste. Sa permission est tout ce qu’il me fallait pour enfin conclure. Elle m'entraîne d’elle-même jusqu’à sa chambre, et nous nous affalons pêle-mêle sur ses draps cotonneux. Satisfait, je retourne taquiner son oreille et lui attrape les poignets pour les maintenir au-dessus de sa tête.

« Je te fais perdre la tête, n’est-ce pas ? »

Mon narcissisme et mon égo démesuré exigent d’être flattés un peu plus avant qu’elle ne succombe. Son regard éperdu suffit à me répondre, et j’en profite pour vriller ses prunelles des miennes, annihilant peu sa volonté pour lui imposer mes exigences.

« Relève la tête, ma beauté. Que j’honore comme il se doit ce cou diablement alléchant. »

Mon pantin obéit sans la moindre trace de résistance, et ma bouche se suspend un instant au-dessus de son épiderme. Elle tremble d’anticipation, mais c’est un sursaut effrayé qui secoue ses membres tout à coup à l’affut, lorsque mes caresses se font assassines. Enserrant douloureusement ses poignets, je guète le craquement délicat de son ossature fragile et la fait taire d’un baiser vertigineux, dévorant ensuite les trainées salines qui lui souillent les joues.

« Ce ne sera plus très long »

Mon sourire aguicheur se fait carnassier, dévoilant finalement ma véritable nature. La surprise ne la réduit au silence que l’espace d'un seconde, mais son cri se répercute à peine que, déjà, j'enfonce avec délice mes canines démesurée au creux de con cou. Juste là, contre sa jugulaire palpitante.
Mes lèvres se teintent d'écarlate tandis que le goût ferreux et irrésistible du sang m’emplit la bouche, mais ce ne sont pas des cris de douleur qui lui échappent. Ce sont des râles de plaisir. Elle se raccroche à moi enroulant ma taille de ses jambes fuselées, et sa prise se desserre au fur et à mesure que ses maigres forces lui font faux bond. Malheureuse créature.

Lorsque je délaisse son corps vidé de tout sang, je ne peux m'empêcher de me faire la réflexion qu'elle ne valait en rien Lucène. Elle, et ce rouge qui m'enivre irrémédiablement à chaque fois. Cette forte tête presque indomptable qui m’a charmé à sa façon. Ma bouche se tord en un pli amer, et je ferme les yeux un instant pour l’effacer de mes pensées. Je n’aime pas qu’elle me hante. M’être attaché à elle est déjà bien suffisant, je ne compte pas en plus finir par éprouver de quelconques sentiments pour elle.

Me remémorant tout à coup ma pseudo promesse à l'humaine, je m'empare de son corps dénué de vie et ne peut retenir un ricanement moqueur.

« Ne t’avais-je pas promis de ne pas quitter les lieux sans toi ? Viens par là. »

La calant sur mes épaules, j’ouvre la fenêtre et ne prend pas la peine d’en évaluer la hauteur avant de me jeter de l’autre côté. Les notions de prudence ou de risques inconsidérés n'ont plus grande importance une fois passée l’étape de la mort.
Elle avait eu le bon goût d'habiter tout près de la mer. Mais au lieu des plages, elle préférait comme moi la beauté dangereuse des hautes falaises et tant qu’à faire, je trouve de bon goût l’idée de lui offrir un dernier hommage en les lui faisant voir de plus près.
Je me fais l'effet d'un assassin fou lorsque j'envoie valser ma poupée inanimée en contre bas, par-dessus les vagues qui se brisent furieusement contre les récifs affutés. Et je la suis du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse pour de bon, brisée par la mer agitée.
Mon dîner d’aujourd’hui n'aura presque pas laissé de traces... pas de corps, pas de preuves. Elle réapparaîtra lorsque la mer vomira ses restes, dans quelques mois sans doute, mais à cet instant je serai déjà loin. Quel bon vampire je fais! Quoiqu'à vrai dire, je me donne jamais tant de peine. J'ai toutefois toujours été joueur... elle, n'était qu’une proie de plus de mon humour douteux.

Vampire. De mon teint trop blême à mon port inaltéré par le poids des années, tout mon être le crie. En toute humilité - que signifie exactement ce mot, déjà? - j’ai toujours été d’une beauté étourdissante. D'une carrure faussement fragile, j'appréciais déjà, à l'époque, de joue de mon charme pour séduire mon entourage et mieux poignarder mes cibles. À vrai dire, il n’y a que mes yeux que j’exècre. D'un bleu que tous disaient ravissant, mais qui m'a paru tout à coup vomitif lorsque je me suis aperçu de la ressemblance déplaisante qu'il établissait entre Asher et moi. Je préfère ne pas m'attarder sur cette pensée, qui m'arrache une grimace agacée. Mais…
Vampire. Ce mot, cette « nouvelle » nature différent tant de ce que j'étais à ma naissance, ne m'inspire pas réellement de fierté. Juste une joie malsaine pour les opportunités insoupçonnées qu’elle m’offre. Je n’ai jamais demandé à être transformé. Comme à chaque fois que j'y repense, une vague de colère enfle dangereusement en moi, refluant d'un simple battement de paupière alors que je m’exhorte au calme. À quoi bon repenser aux raisons de ce changement d'état ? Pour l'aristocrate pédant que j'étais - et suis toujours -, devenir l’objet d’une éternelle punition n’a rien de glorieux. Encore moins si cette punition est réservée à Asher, le miteux ramassé par mes parents il y a de cela des siècles. Celui que l'on appelle mon « frère ».
De nous deux, il était le poids, celui que je soumettais de force, et dont le moindre malheur me mettait en joie. Les choses ont bien changé à présent... Il gagne peu à peu en importance, et bien que je me moque éperdument de son rang, l’idée qu’il s’épanouisse alors que ses erreurs m’ont condamné à une éternité de « honte » m’exaspère profondément. J’exagère ? Moi ? Absolument pas! Quoiqu’il en soit, je compte bien jouer mon rôle d’épine de mon mieux. Qu'il comprenne qu'il m'aura encore longtemps enfoncé dans la chair, et que lui accorder un quelconque répit n’est pas une option à mes yeux.

Comme pour le simple plaisir de me contrarier, les images m'aveuglent, m’assaillent malgré ma volonté de reporter mon attention sur autre chose, tels des flashes lumineux tenaces qui me brûlent la rétine au passage. Je ne me souviens ni du lieu, ni de la façon précise dont tout cela s’est déroulé. Était-ce au crépuscule ou en plein coeur d'une nuit glaciale? J'aime à m'imaginer un ciel d'encre, marqué par l'absence de tout astre lumineux; quelques éclairs déchirant des nuages lourds de pluie, et les éclats tonitruants d'un impitoyable tonnerre pour couronner le tout. Un décor parfait pour un drame, non? Qu'importe qu’il soit véridique ou non, au final, puisque ce fameux évènement marqua le pire des tournants qu'aurait pu prendre mon existence. L'animal se rebellait. La proie s'était offert une nouvelle vie, une nouvelle peau même, et une quasi indestructibilité du même coup. Je ne peux que deviner... la force implacable du corps de Ashes bloquant le mien. Le bleu hallucinant de son regard m'interdisant tout mouvement, toute tentative de fuite. Son visage était-il marqué par la rage? Par la soif de vengeance? Et moi… me suis-je raccroché à lui sous le coup du plaisir provoqué par la morsure*? Cette seule idée m'écœure, m’arrachant un grognement presque animal. L’image de ma dernière victime m’enserrant de toutes ses forces pour m’encourager à la vider un peu plus de son sang s’impose à moi, m'obligeant à serrer les poings de dépit. Il comptait sans doute me faire payer ces derniers années de persécution en abrégeant ma formidable existence; mais cet imbécile s'est fait surprendre. Je n'aurais peut-être pas saisi toute l'ampleur de cette erreur si j’étais resté homme, mais les évènements suivants m’ont obligé à découvrir une parcelle de ce monde que je me serais volontiers passé de connaître.

De par son imprudence, Asher avait mis en péril le secret de l’existence des vampires. Je maudis chaque jour la chance qui voulut que son maître fût le premier – le seul, même – à l'apprendre. J’aurais aimé voir cet imbécile d’Asher écartelé, lentement démembré puis sacrifié sur l'autel brûlant de ses erreurs. Doux rêve, si on le compare à l'intolérable réalité... L'attachement d’Alexander pour son Infant le poussa à masquer la faute et à sévir lui-même. Pour mon malheur, cette punition me fut autant imposée qu’à lui : une vie éternelle à m'abreuver de sang et à lui pourrir l'existence. Alexander me réduisait d’un geste au simple rang de punition. Je devais être le fléau qui le tourmenterait constamment, le supplice qui le condamnerait à se remémorer chaque jour son geste irréfléchi et à le regretter. Je ne me prive pas de lui faire payer au centuple, mais même la satisfaction de le faire enrager ne suffit pas à faire taire ma haine ; moins encore à calmer mon ressentiment.

Ha je m’égare xD... shame on Ian

Bienvenue à toi mon cher frère adoré

J'ai beaucoup aimé ta fiche ! Tu as parfaitement bien cerné le personnage

Mais, je pense que l'histoire de sa transformation, le fait qu'il soit une punition pour Asher, aurait été intéressant à développer un peu

Moi aussi j'ai adoré ce passage Moi ? Maso ? Nooon...

J'ai hésité à te demander de développer également la rencontre avec Lucène, mais tu en as brièvement parlé et je pense que ça suffira, garder un peu de mystère ne nous tuera pas !

Je te valide donc ! Tu peux demander une habitation et un rang, et n'oublie pas de remplir ton profil =D

Ah, et j'allais oublier : J'exiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiige un rp XDDD #SBAF#

Bon jeuuuuuu ! *J'vais mouriiiiir #SBAF#*

Attends mon Lulu, tu verras quand on sera face à face Toi et moi, s'entend. Pas toi, Romen et moi ! #BAF#

Et puis c'est mon grand frère, je le hais et ne rêve que de le découper en rondelles l'aiiiime *On y croît XD*

Je sens que je vais adorer C'est vrai qu'un sujet à trois...Mais vous allez être deux langues de vipère contre moi, et ça va finir en bain de sang

Maso et fier de l'être, môssieur le lèche-bottes !

Nils ?

















Tu veux savoir hein ?
































Aller, encore un effort























#BAF#

Au moins, la présence de Romen prouve une chose : mon maître est d'une imagination débordante en ce qui concerne les punitions *SBAF*

Maaaw! Canon & délicieusement sadique le petit Romen...J'adopte <3
Bienvenue mister! Je sens qu'on va bien s'entendre nous deux

Ben voyons ! Ha, je vais souffrir Trop cooool *O* *O*

Comment j'ai hâte d'avoir un p'tit rp avec toi, grand frère adoré

Bienvenue et je plussois Naty, mignon le frère... *surveille que son maître était pas dans les parages x)*

Amuse-toi bien

Donc tu poste après moi dans le sujet avec Alex ? Vu que j'ai entamé la réponse XDD

Owi, j'ai envie de t'avoir rien que pour moi Je vais réfléchir à quoi faire

Han, je flood, pas bien XD